Le bas-côté droit de l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux fait actuellement l’objet d’une opération de restauration. Les travaux, financés par la Mairie de Paris, sont programmés sur une durée de six mois (de mai à octobre 2014). La maîtrise d’œuvre est assurée par la Conservation des Œuvres d’Art Religieuses et Civiles (COARC) et le Département des Edifices Cultuels et Historiques (DECH), de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris.
Des vitraux en danger
Les travaux ont dans un premier temps porté sur les quatre vitraux, œuvres du maître-verrier Raphaël Lardeur. Commandés par la Ville de Paris en 1946, pour remplacer ceux disparus dans le bombardement du 27 août 1944, ils illustrent les grands moments de l’histoire des Blancs-Manteaux.
La restauration urgente de ces vitraux a consisté à consolider certains panneaux qui menaçaient de tomber. Les calfeutrements en mortier, entourant les baies, ont été repris de manière à assurer le maintien des panneaux.
Saint-Louis fonde le monastère de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (baie n°14) Le couvent des Blancs-Manteaux a été fondé en 1258 par les frères mendiants de l’ordre des Augustins, dits « Serfs ou Servites de la Vierge Marie ». Ces religieux portaient un manteau blanc, qui a donné sa dénomination à l’église. En 1263, la chapelle est construite aux frais de Saint-Louis. Les religieux Guillemittes remplaçant les Serfs de Marie (baie n°8) En 1274, l’ordre des « Serfs de la Vierge Marie » est supprimé et une bulle du 18 juillet 1297 permet aux religieux de Saint-Guillaume (les Guillelmites ou Guillemittes) de s’installer dans le couvent des Blancs-Manteaux. Le Cardinal de Bérulle et Madame Acarie fondent en France les Carmélites (baie n°12) En 1604, le Cardinal de Bérulle (1575-1629) introduit en France l’ordre des Carmélites, avec Madame Acarie. Cette dernière fréquentait l’église des Blancs-Manteaux jusqu’en 1612, année de son entrée au Carmel de Pontoise. Le chancelier Tellier pose la première pierre de l’église actuelle (baie n°10) De 1685 à 1690, l’église est détruite et reconstruite par l’architecte Charles Duval. La première pierre est posée le 26 avril 1685 par le chancelier Michel Le Tellier. Faute de moyens, l’église, inachevée, est dépourvue de portail. |
Trois tableaux du XVIIe siècle à protéger
La restauration des vitraux a nécessité le montage d’une tour d’échafaudage et la dépose de trois tableaux, classés au titre des Monuments historiques, placés en dessous en baies.
Annonciation, Le Dart, XVIIe siècle, huile sur toile, 240×160 cm
Assomption, Anonyme, XVIIe siècle ?, huile sur toile, 260×150 cm
La Multiplication des pains, Claude II Audran, 1683, huile sur toile, 360×280 cm
Le tableau représentant la Multiplication des pains a été restauré, sous le contrôle de la Conservation régionale des
Monuments historiques d’Ile-de-France. La restauration a consisté à nettoyer le cadre et le tableau, consolider le
châssis, et retoucher quelques lacunes et usures de la couche picturale. Le tableau sera raccroché avec un système
de fixation renforcé.
Les sculptures également concernées et d’importants travaux de maçonnerie réalisés
La dépose des tableaux s’est accompagnée de celle des stations de chemin de croix et d’une belle statue de Vierge à l’enfant du XIVe siècle, classée au titre des Monuments historiques. Cette dernière a été confiée à un restaurateur pour être nettoyée et sera replacée avec un système de protection renforcé contre le vol.
Les murs ont ainsi pu faire l’objet d’importants travaux de réfection. Cette opération, qui a nécessité plusieurs semaines de travaux, permettra de replacer les œuvres sur des murs sains et propres. Les tableaux et sculptures regagneront leur emplacement dans le courant du mois d’octobre 2014.
M’hésitez pas à venir les admirer !